Originaire de la Suède, Henry Selin arrive au Canada avec sa famille alors qu'il n'a que 13 ans. Ils s'établissent à Sault-Ste-Marie. 
Henry Selin et ses fils dirigeaient les opérations au lac Nassau
De gauche à droite: Arthur, Jack, Henry, Bob, Clifford et William Selin.
(Collection de l'Écomusée de Hearst et de la région;
photo gracieuseté de M. Arthur Selin)
Henry s'engage dans l'industrie forestière comme contracteur de bois de pulpe, d'abord pour la compagnie Abitibi Paper. Il arrive à Hearst en 1944 comme contracteur majeur de bois de pulpe pour la compagnie Marathon Paper. Il dirige des camps à environ 50 kilomètres (30 milles) à l'ouest de Hearst. 

En 1947, il achète l'hôtel Queen's à Hearst. Cette année-là, il fait des arrangements avec la compagnie Transcontinental Timber pour établir une industrie de bois de sciage sur les cantons qu'elle détient à l'ouest de Hearst et, en 1948, une scierie et un "village" sont construits au lac Nassau. Il aménage aussi d'autres scieries et camps de bûcherons en forêt.

Moulin à scie Henry Selin Forest Products à la fin des années 50
(photo gracieuseté de M. Réginald Veilleux)
Henry Selin reçoit l'aide de ses fils, soit Clifford (scierie et fonctionnement général), William (opérations forestières), Jack (entretien et réparations) et Bob (planeur et ventes). 

Le camp principal du lac Nassau compte sur des génératrices au diesel pour produire du courant avant l'arrivée du service électrique là-bas, au milieu des années 60. Il y a des maisons pour 55 familles, des camps pour 100 travailleurs, une école-église, un magasin général, une salle de récréation avec allées de quilles et tables de billard, une tour de télévision, des garages et des entrepôts. 

Le village de la compagnie Henry Selin Forest products au lac Nassau
(photo gracieuseté de M. Réginald Veilleux)

Il s'agit alors de la scierie la plus importante de la région, comme le constate Paul Zorzetto, arrivé en 1955 pour travailler comme bûcheron pour après avoir répondu à une demande de main d'oeuvre dans un journal de Montréal. 

"La compagnie opérait alors le premier gros moulin dans le Nord : il sciait 150 mille pieds par shift de 10 heures. La seule opération du moulin nécessitait 55 hommes par shift ". (Extrait d'entrevue avec Paul Zorzetto, journal Le Nord, 1er septembre 1976.)

À la fin des années 50, de l'avis de plusieurs, il s'agit de la plus importante scierie dans l'est du Canada; elle produit 50 millions de pieds de bois par année. 

La scierie compte sur trois lignes de sciage, tandis que la plupart n'en ont qu'une. L'entreprise innove dans plusieurs domaines, étant notamment la première dans la région, et probablement en Ontario, à installer des écorceurs et un "chipper" pour produire et vendre des copeaux. 

Des centaines d'hommes travaillent en forêt et on y retrouve plus de 200 chevaux avant la mécanisation des opérations forestières, domaine dans lequel la compagnie est pionnière avec l'introduction de tracteurs, camions, débusqueuses, grues, etc. 

Des camions transportent le bois à l'usine de rabotage Selin située à Hearst le long de la route 11 Ouest. Les copeaux, eux, sont chargés à Wyborn sur les wagons de l'Algoma Central, en direction des usines Marathon et Domtar. 

Les employés de la compagnie sont parmi les premiers à se syndicaliser. À l'automne 1961, une grève légale d'une quarantaine de jours précède la signature du premier contrat. Durant le conflit, le planeur à Hearst et le garage à Nassau sont rasés par les flammes. 

Éprouvant des problèmes financiers, la compagnie est vendue en 1967 à Helpert Lumber de Toronto. Quelques années plus tard, l'entreprise déclare faillite. En vertu de l'entente avec Transcontinental Timber, les installations sont enlevées des terrains. 

Il semble que plusieurs facteurs aient contribué à faire sombrer la compagnie: les coûts élevés du transport du bois et des copeaux, car la scierie est éloignée du chemin de fer, les coûts exhorbitants de la construction de chemins forestiers, un taux élevé de roulement d'employés et le décès de Clifford Selin dans un accident de voiture en 1965.


     

 
«Ce projet bénéficie du soutien du gouvernement de l'Ontario, par l'intermédiaire de la Direction du patrimoine et des bibliothèques du ministère de la Culture
Nous désirons remercier le ministère de la Culture par l'intermédiaire des Fonds pour le développement stratégique des bibliothèques (FDSB) pour la réalisation de ce projet.
 
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